La Boîte à joujoux

La pièce La boîte à joujou au programme du théâtre Espace Paris Plaine, ©Jean-Pierre Stintzy

Musique de Claude Debussy

À la faveur d’une nuit magique, l’intrigue amoureuse entre trois « joujoux », Polichinelle, le Soldat et la Poupée, se déploie avec ludisme et grâce, portée par le souffle et l’expressivité des musiciens du quatuor de clarinettes. L’immense robe de la conteuse espiègle et malicieuse se transforme en une véritable « boîte à joujoux » : tantôt creuset d’apparitions surprenantes, tantôt castelet dans lequel évoluent les marionnettes, tantôt décor à dimensions variables…
La mise en scène onirique et moderne est portée par l’interprétation en direct et en acoustique de l’œuvre de Debussy.
C’est un conte où l’imaginaire prend le pas sur la réalité le temps d’une nuit : le réveil de jouets qui, entreposés dans un magasin, se mettent à danser, nous entraînant à la découverte de leur vie secrète… Qui a dit que les objets n’avaient pas d’âme ?

« La Boîte à joujoux est à la fois un concert original et un spectacle inédit : l’humour y côtoie la poésie, et le grand répertoire de musique classique s’allie à la magie de la marionnette pour le plaisir des petits dès 3 ans, ainsi que de tous ceux qui ont gardé une âme d’enfant ! »lesartsboutants.com
« Venez voir et entendre comment les chefs-d’œuvre traversent les époques quand les artistes les font vivre avec légèreté et finesse » Festival d’Ambronay

mercredi 6 novembre15h
samedi 9 novembre15h
dimanche 10 novembre15h
mercredi 13 novembre15h
samedi 16 novembre15h
dimanche 17 novembre15h

L’Ensemble None

Mise en scène : Marine Garcia-Garnier
Direction artistique : Magali Parmentier
Texte : André Hellé / Marine Garcia-Garnier
Musique : Claude Debussy (arrangement Philippe Leloup)
Comédienne : Yoanna Marilleaud
Marionnettiste : Alexandre Schreiber
Création lumière et régie principale : Stéphanie Houssard
Scénographie : Marine Garcia-Garnier / Stéphanie Houssard

Et l’Ensemble None – Quatuor de clarinettes :
Clarinette Mib : Magali Parmentier
Clarinette Sib : Arthur Bolorinos ou Annelise Clément
Cor de Basset : Frédéric Sueur
Clarinette basse : Bogdan Sydorenko ou Annelise Clément

Matinées scolaires

Mardi 12 novembre 9h30 14h30
Jeudi 14 novembre 9h30 14h30

Au besoin de nouvelles séances scolaires pourront être rajoutées les vendredi 8 et 15 novembre à 9h30 et 14h30

Les réservations seront ouvertes à partir de septembre.
Demande d’informations par mail : espaceparisplaine@wanadoo.fr

Dossier pédagogique

Chers enseignants,

Vous aurez prochainement l’opportunité d’assister au spectacle musical la Boîte à joujoux avec vos classes.
Ce spectacle réinvente avec drôlerie et imagination le « ballet pour enfants » créé en 1913. Mêlant à la fois la musique de Debussy et la fantaisie créatrice de l’illustrateur André Hellé, l’adaptation de Marine Garcia-Garnier réunit sur scène une marionnettiste, un quatuor de clarinettistes et une comédienne.
Ce dossier pédagogique a pour vocation de vous permettre, si vous le souhaitez, de préparer avec les enfants votre venue, ou de prolonger celle-ci grâce à quelques informations et ressources.
Toute l’équipe de l’Ensemble None Quartet se réjouit de vous rencontrer prochainement !

La Boîte à joujoux, le spectacle musical mis en scène par Marine Garcia Garnier

La Boîte à joujoux est un spectacle musical dont la mise en scène onirique et moderne mêle jeu théâtral et marionnettes. Le spectacle est porté par l’interprétation en direct et en acoustique de l’œuvre de Debussy par l’ensemble None Quartet, quatuor de musiciens classiques (clarinette Mib, clarinette Sib, cor de basset et clarinette basse).

L’approche choisie est à la fois burlesque et ludique, inspirée par la marionnette, tout en conservant la simplicité et la poésie du conte d’André Hellé.

Quelques libertés ont été prises par rapport au texte original, tout en suivant la trame dramaturgique du livret : la mise en scène centre le récit sur la rivalité amoureuse entre Polichinelle et le Soldat (incarnés par deux marionnettes à gaine) pour la Poupée, qui n’est autre que la conteuse de l’histoire… ! Ainsi, les deux marionnettes se disputent la conteuse. En faisant dialoguer une actrice avec deux marionnettes, le spectacle met en perspective la question du rapport entre le réel et l’imaginaire qui est au cœur de La Boîte à joujoux : « les boîtes à joujoux sont-elles des villes dans lesquelles les jouets vivent comme des personnes, ou bien les villes sont-elles des boîtes à joujoux dans lesquelles les personnes vivent comme des jouets ? ».

La conteuse, figure autour de laquelle s’articule le spectacle, devient au fil du récit cette « boîte à joujoux » pleines de secrets. L’histoire se raconte et se déploie autour du corps de l’actrice : les plis de sa grande jupe sont tantôt la source d’apparitions surprenantes, tantôt le castelet dans lequel évoluent les marionnettes, tantôt décor transformable. La musique, jouée par les musiciens qui l’entourent, est comme le souffle sur lequel vient s’appuyer l’histoire. Clarinettes et marionnettes fêtent ici leur joyeuse rencontre dans un voyage pour petits et grands.

La Boîte à joujoux et Claude Debussy

En 1913, André Hellé propose à Claude Debussy de composer la musique d’un « ballet pour enfants » en quatre tableaux dont il avait écrit l’argument et qu’il avait illustré de dessins en couleurs.
Debussy accepte avec plaisir et s’attelle à la version pour piano. Le musicien se consacre avec enthousiasme à ce projet qu’il dédie à sa fille Claude-Emma, dite « Chouchou », alors âgée de sept ans. Il déclarait même composer en arrachant « des confidences aux poupées de Chouchou ».
La musique de Debussy, joue volontairement de clin d’œil et de détournements, du chœur des soldats de Faust à la Marche nuptiale de Mendelssohn, Debussy se cite lui-même reprenant par exemple son « Golliwogg’s cake-walk », pièce déjà dédiée à « la jolie petite figure de Chouchou » sa fille chérie. Debussy en commence l’orchestration mais il meurt en 1918 et celle-ci est achevée par André Caplet.
La création de cette seconde version a lieu le 10 décembre 1919 au théâtre lyrique du Vaudeville sous la direction de Désiré-Émile Inghelbrecht. À l’origine, Debussy souhaitait que l’œuvre soit interprétée par des marionnettes, puis il changea d’avis et demanda que
des enfants jouent tous les rôles. La première interprétation par des marionnettes eut lieu en 1962 aux Pays-Bas, à l’occasion du centenaire de la naissance de Debussy.

André Hellé

Né en 1871 à Paris, André Laclôtre, dit Hellé, fut un illustrateur de presse, créateur de jouets et de mobilier, décorateur, peintre et surtout illustrateur de livres pour la jeunesse. Dans les années 1890, il signe ses premiers dessins satiriques. Il ne cessera dès lors de dessiner pour la presse. Il se tourne vers la jeunesse autour de 1904, lui consacrant une part importante de ses activités : illustrations, spectacles, imagerie scolaire et de loisirs, jouets en bois, mobiliers pour chambre d’enfants, arts décoratifs. Les albums qu’il publie à partir de 1911 sont de véritables livres d’artistes qu’il conçoit en totalité : textes, dessins, calligraphies, maquettes. En 1913, il écrit et illustre le livret du «ballet pour enfants» La Boîte à Joujoux dont Claude Debussy, à sa demande, créera la composition musicale pour piano. Avec Drôles de bêtes, Hellé atteint le sommet de son art. L’ouvrage paraît en 1911 en même temps que sa réalisation en bois – une Arche de Noé et ses 24 animaux découpés – tous deux commercialisés par les Grands Magasins du Printemps. Ils témoignent d’une esthétique novatrice, alliant, grâce à la simplification des formes, l’avant-garde des arts plastiques à l’esprit d’enfance que son créateur a su préserver – ou retrouver – par-delà les années. Cette esthétique se caractérise par des formes simplifiées, cernées d’un trait noir et coloriées en aplats de couleurs mates. Pour Hellé, l’album Drôles de bêtes sera à la fois l’aboutissement et le point de départ d’une carrière au service de l’enfance, d’une œuvre résolument moderne, riche de plus d’une soixantaine de livres durant la première moitié du vingtième siècle.

Reconnu par Apollinaire et Carco comme « l’un des précurseurs du cubisme », une éminente bibliothécaire de l’époque pourra ainsi témoigner: « André Hellé c’était tout neuf. Avec lui le mouvement moderne de peinture est entré dans l’illustration du livre pour enfants… ». André Hellé meurt en décembre 1945.

Claude Debussy

Né à Saint-Germain-en-Laye le 22 août 1862, il meurt le 25 mars 1918 à Paris. Montrant des aptitudes musicales certaines, Claude Debussy intègre le Conservatoire national de musique de Paris en 1872 où il reçoit une formation complète. Il y restera dix ans.

Un temps engagé comme pianiste accompagnateur en Russie, Debussy remporte avec une de ses cantates le prestigieux prix de Rome en 1884 (il gagne un séjour d’un certain temps dans cette ville, où il peut se consacrer uniquement à la composition). Pendant cette période, il développe un style novateur qui est mal jugé par ses aînés. Supportant mal son exil, le musicien démissionne au bout de deux ans et rentre à Paris où il mènera la vie de bohème.

Admirateur du poète Mallarmé et habitué de ses salons, Debussy est fasciné par le symbolisme. Il s’inspire de ce mouvement dans sa musique, notamment Prélude à l’après-midi d’un faune à partir d’un poème de Mallarmé. Bien que l’œuvre soit radicalement novatrice et nouvelle, elle arrive à convaincre le public. Pourtant, la critique et certains musiciens expriment des réserves, des avis mitigés quant à ce style. Ce ne fut pas le cas de tous les compositeurs, comme pourRavel, pour qui cette œuvre fut une révélation.

Debussy commence à se faire connaître, et beaucoup de ses œuvres suscitent la polémique, comme son unique opéra achevé, Pélléas et Mélisande en 1902. Le compositeur fait en effet preuve d’une audace musicale qui aura du mal à être appréciée. L’opéra Pelléas et Mélisande fut au début très critiqué avant d’être célébré et joué dans le monde entier.

À peine l’ensemble du monde musical a-t-il fini de reconnaître les mérites d’une de ses compositions, que la suivante les déroute par sa modernité.

La dernière partie de sa courte existence, marquée par la guerre et le cancer, voit l’éclosion de musiques rejetant définitivement la tonalité.